Avant de se lancer dans le débat, précisons les termes du dilemme. Un petit tableau assez simple permet de mieux comprendre de quoi il retourne.
Pour faire simple, on peut dire que la filière aérobie correspond à l’utilisation de l’oxygène de l’atmosphère par l’organisme pour effectuer un effort physique. Le coureur développe donc ses qualités d’endurance lorsqu’il s’entraîne en aérobie.
En anaérobie, la respiration ne suffit plus à alimenter les muscles en oxygène : pour maintenir l’effort, l’organisme produit de l’acide lactique qui vient au secours des zones musculaires sollicitées.
Comme les différentes filières pourraient à elles seules nécessiter plusieurs pages d’explications, concentrons-nous sur l’avis des experts de l’entraînement. Alors, plutôt aérobie ou anaérobie ? La réponse est unanime : aérobie. « Lorsque l’on prépare une épreuve sur route, autrement dit une course de fond, il vaut mieux éviter les séances en anaérobie. Beaucoup pensent que l’on progresse avec ce type d’entraînement mais les résultats sont en réalité très décevants », estime Serge Cottereau. L’objectif est effectivement d’accroître sa capacité à courir à une intensité élevée sur un laps de temps prolongé. Travailler en produisant de l’acide lactique n’a donc que peu d’intérêt pour le marathonien ou le coureur de 10 km. « L’anaérobie peut même être dangereuse pour le jogger moyen qui n’a plus l’explosivité de ses 16 ans. Il risque de se blesser », confirme Dominique Chauvelier. Et Jean-Marc Delorme d’ajouter : « L’anaérobie ne concerne que des coureurs très performants de 10 km qui sont amenés à utiliser la filière lactique en compétition. Pour tous les autres et toutes les distances supérieures, le programme reste exclusivement aérobie. Et le débutant ne doit surtout pas faire d’anaérobie ! »
Même si l’on se cantonne à la filière aérobie, tout l’art de l’entraînement consiste à varier l’intensité d’une séance à l’autre. Objectifs ? Développer la VMA et le temps de soutien. « Un travail à l’entraînement à une intensité élevée a un impact sur l’intensité de la course », explique Julien Rancon. « L’idée est de réaliser des séances à 90 % de la VMA, par exemple, pour accroître le temps de soutien d’une allure même si la compétition sera courue à seulement 85 % de la VMA. » Bref, prosaïquement, cela revient à dire : qui peut le plus, peut le moins !
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