Oui, c’est vrai, il y a des sujets plutôt gênants qu’on n’ose pas aborder, même avec sa meilleure copine d’entraînement. Parce qu’ils concernent l’intimité ou une réalité peu ragoûtante, mais aussi parce qu’on est persuadée que les autres n’ont pas ce problème-là. Alors on les occulte et on les gère tant bien que mal en solo dans son coin. Le voile se lève sans honte ici sur 5 sujets tabous.  

Mes pieds sont « défigurés » : j’ai des ongles noirs, voire plus d’ongles du tout… 

Avouons que des pieds abîmés par le running, ce n’est pas franchement glamour lorsqu’il s’agit d’enfiler des sandales ou de se lover dans le canapé, les orteils à l’air. Malheureusement, les pieds sont les premiers à payer le prix des kilomètres parcourus. Enfermés dans des chaussures pendant des heures, soumis à des frottements incessants, parfois victimes de chocs, ils trahissent souvent quelle athlète nous sommes.

En prévention :

Ne pas hésiter à prendre une pointure légèrement supérieure afin d’éviter que le pied ne vienne buter au bout de la chaussure – surtout si vous courez en descente car le pied avance dans le chaussant. Hélas, les montagnardes acharnées risquent de ne pas échapper aux ampoules de sang sous-unguéales qui se transforment ensuite en ongle noir. Si possible, il faut vidanger l’ampoule lorsqu’elle est fraîche afin d’éviter que le sang ne coagule sous l’ongle. Attention ! On perce l’ampoule avec une aiguille soigneusement désinfectée et on applique ensuite un antiseptique !

Une fois que le mal est fait :

Si l’ongle est noir, il ne reste plus qu’une option désespérée : appliquer un vernis de couleur foncée en guise de cache-misère.

Avant une course, je suis tellement angoissée que je dois aller un nombre incalculable de fois aux toilettes.

Le stress ne fait pas toujours bon ménage avec le système digestif. Avant une course, il est fréquent que l’appréhension provoque une véritable vidange intestinale et/ou urinaire. Pas franchement agréable et parfois difficile à gérer si l’on n’a pas de toilettes à disposition…

En prévention :

Malheureusement, il n’y a guère de solutions miracles à ce désagrément, si ce n’est apprendre à gérer le stress grâce aux méthodes de préparation mentale et de relaxation. Pratiquées avec l’aide d’un psychologue, d’un coach mental ou dans le cadre d’un cours de sophrologie, par exemple, elles donnent de réels résultats. Certaines huiles essentielles ou préparations florales (type Fleurs du Dr Bach) peuvent contribuer à réduire le stress et ses symptômes associés. Si les spasmes intestinaux sont vraiment ingérables, la médication est l’ultime recours (demandez conseil à votre pharmacien).

Ma sueur dégage une mauvaise odeur.

La transpiration est générée par deux types de glandes : les eccrines et les apocrines. Ces dernières, situées aux aisselles et vers l’aine, produisent une transpiration que l’on peut qualifier de « laiteuse ». Elle constitue un milieu propice à la prolifération des bactéries, surtout dans les zones peu ventilées (c’est d’ailleurs pour cette même raison de confinement que les pieds peuvent dégager une forte odeur). Or ce sont ces bactéries qui sont responsables des effluves désagréables ! Par ailleurs, la transpiration est également influencée par l’alimentation.

En prévention :

Choisissez de préférence des textiles en matières naturelles (coton, lin, laine mérinos…). Côté alimentation, évitez l’ail, certaines épices (cumin, cari…) ou encore un régime trop riche en viande rouge qui génère beaucoup de toxines ; privilégiez plutôt les légumes et les fruits. L’épilation est une excellente solution car les poils constituent un milieu particulièrement propice à la prolifération des bactéries. Utilisez un anti-transpirant ou de la pierre d’alun. Enfin, si vous suez vraiment abondamment, faites une cure d’extrait de sauge : résultats bluffants ! (Demandez conseil à un phytothérapeute ou un herboriste avant de commencer un traitement.)

J’ai des fuites urinaires quand je fais du sport.

Les dysfonctionnements du périnée sont un phénomène très banal, mais encore très tabou. L’incontinence quotidienne (qu’elle survienne au cours de la pratique sportive, en éternuant, en toussant ou même lorsqu’on rit) concerne pourtant toutes les femmes, plus particulièrement celles qui viennent d’accoucher, le poids du bébé soumettant le périnée à une forte tension. Certaines femmes sont même obligées de porter en permanence des protections.

En prévention :

Renforcez votre périnée en réalisant des exercices spécifiques (yoga, Pilates, étirements, abdominaux…). Renseignez-vous pour adopter les bonnes postures car certaines d’entre elles peuvent être totalement contre-productives !

Une fois que le mal est fait :

Redonner du tonus au périnée est indispensable. Vous pouvez suivre des séances chez un spécialiste qui pourra utiliser la méthode manuelle, le biofeedback, l’électrostimulation ou recommander des exercices spécifiques. L’ultime solution est l’opération chirurgicale, peu invasive, qui consiste à poser une bandelette sous l’urètre.

 

J’ai entendu dire que le sport intensif réduisait la libido.

Si le sport est fortement conseillé pour rester en bonne santé, maintenir un poids de forme et réduire le stress, il perturbe la production hormonale lorsqu’il est pratiqué de manière intensive. Chez les femmes, cet impact se traduit par le dérèglement des cycles menstruels qui peut aller jusqu’à l’aménorrhée. De plus, l’activité physique entraîne la sécrétion de cortisol, favorable à la performance sportive, mais délétère pour le désir sexuel. Enfin, l’entraînement intensif peut engendrer une fatigue excessive, elle aussi néfaste à la libido.

En prévention :

Pas d’autre solution que de ralentir la fréquence et l’intensité de vos entraînements si vous voulez maintenir une libido au top ! Consultez éventuellement un spécialiste si vous pensez que le sport n’est pas le seul responsable.

En tout cas, sachez que si l’irrépressible envie d’un câlin vous prend la veille d’une compétition, vous ne courez en aucun cas le risque de rater votre course : l’activité sexuelle ne nuit pas à la performance sportive du lendemain (à condition, bien entendu, de vous laisser quand même le temps de dormir un minimum…).

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