Beaucoup en souffrent, mais peu en parlent. Bien que les sportives atteintes de dysfonctionnement périnéal soient légion, une très faible minorité ose aborder ce sujet délicat. Et pourtant il mérite toute notre attention !
J’ai bondi en voyant passer sur les réseaux sociaux cette image d’Alexis Berg, prise sur le vif au cours de l’UTMB® 2018, et surtout en lisant les commentaires divers et variés louant le courage et la beauté de la performance : finir un ultra trail seulement trois mois après un accouchement.
Franchement, il y a de quoi s’étonner : pourquoi un tel enthousiasme devant cette photo ? Il n’est pas nécessaire d’avoir un diplôme de médecine pour savoir que la période post-grossesse est délicate pour toute femme. L’un des points cruciaux concerne le périnée. Et quand on sait ce qui suit, on relativise l’intérêt de la performance réalisée par cette ultratraileuse… et on la plaint car elle se prépare un avenir inconfortable !
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Périnée, qui es-tu ?
Le périnée est composé d’un ensemble de muscles situés sur la paroi inférieur du pelvis, au niveau du petit bassin. Sa fonction est fondamentale puisqu’il soutient les organes (voies digestives inférieures, voies urinaires, voies génitales).
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Des risques qui concernent toutes les femmes
Une femme enceinte entend forcément parler du périnée. Pourquoi ? Parce qu’il est rudement malmené pendant la grossesse, le poids du bébé le soumettant à une forte tension. C’est pourquoi le corps médical préconise une reprise très douce et progressive de l’activité sportive après l’accouchement même si ce dernier s’est parfaitement déroulé (on est donc loin de courir un ultra trois mois après la naissance du bébé…).
Ceci dit, toutes les femmes ont un périnée et sont donc susceptibles d’être confrontées aux mêmes problèmes, notamment si elles pratiquent une activité sportive brutale, doivent rester longtemps debout ou encore souffrent de constipation chronique. Les symptômes d’un périnée fatigué ne peuvent passer inaperçus : incontinence à l’effort (fuites urinaires lorsqu’on court, on éternue, on tousse ou même lorsqu’on rit), incontinence d’urgence (besoin incontrôlable d’uriner), descente d’organe, douleur pelvienne…
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Vive la PPG du périnée !
Pour éviter de courir et vivre au quotidien dans l’inconfort (douleurs pelviennes, obligation de porter une protection…), mieux vaut entraîner le périnée afin qu’il reste tonique. Plusieurs méthodes peuvent être pratiquées pour renforcer le muscle :
– des séances chez un spécialiste (méthode manuelle, biofeedback, électrostimulation),
– des exercices à réaliser seule à la maison (yoga, Pilates, étirements, abdominaux…).
Renseignez-vous avant de pratiquer quoi que ce soit en solo car certaines postures sont particulièrement néfastes pour le périnée !
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La solution ultime : l’opération
Si les séances de kinésithérapie ne suffisent pas à résoudre le problème d’incontinence urinaire, la chirurgie peut être envisagée. L’intervention, faiblement invasive, consiste à poser sous l’urètre une bandelette qui ressemble à du tulle blanc et mesure 1 cm de large et 10 cm de long. Les résultats sont quasi-immédiats !
Une appli pour jouer avec son périnée (ceci n’est pas une blague !)
En matière d’appli, on aura tout vu… y compris une appli pour muscler son périnée ! Perifit propose ainsi, grâce à une liaison avec une sonde intime équipée de capteurs, un jeu sur smartphone qui consiste à diriger un papillon vers des fleurs à la force du périnée. Une approche plus ludique que les habituelles séances chez le kiné ou la sage-femme, mais qui mérite d’être complétée par d’autres exercices.
Coût du pack « sonde + appli » : 149 €.
Pour bien visualiser de quoi il s’agit, on pourrait faire une petit infographie très simplifiée, dans ce genre (ne pas trop la copier, c’est une capture d’écran d’un site web !) :
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