Les courses sur route ont ceci d’ingrat : on a beau s’être préparé, on a parfois un coup de pompe si terrible qu’il donne envie de marcher. Mais, sur un 10 km ou un semi-marathon, adopter l’allure de la tortue plutôt que celle du lièvre est vécu comme un cuisant échec. A l’inverse, en trail, marcher fait partie intégrante de la stratégie de course et se révèle même parfois indispensable si l’on ne veut pas mettre le clignotant avant la ligne d’arrivée. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, même les champions ne trottinent pas sans cesse sur les sentiers ! Mode d’emploi d’une approche fondée sur un principe très en vogue : l’économie d’énergie.

Quand ?

Puisque marcher n’est pas l’apanage des coureurs débutants, quand peut-on le faire sans hypothéquer son objectif ou anéantir son moral ?

1er cas : quand la côte est très (trop) raide

On conseille généralement d’opter pour la marche dès que la pente approche 18 à 20 %. Mais tout est une affaire de ressenti et de capacités personnelles. Si vous avez des jarrets d’acier, une pente très raide n’est pas forcément trop raide pour courir !

2e cas : quand l’épreuve est très (trop) longue

Pour accroître ses chances de terminer une épreuve d’ultra, mieux vaut économiser ses forces. Là encore, le seuil varie selon les individus : un ultra peut être une course de 30 km pour certains alors qu’elle ressemblera à un sprint pour d’autres.

3e cas : quand on souhaite se ravitailler tranquillement

Boire en courant peut parfois être périlleux. Et manger, c’est encore une autre paire de manches ! Pour se ravitailler en toute sécurité, autrement dit sans prendre le risque d’avaler de travers, ou tout simplement pour grignoter tranquillement un aliment solide, marcher se révèle pertinent.

CFMTardets11-079

En résumé, on marche :

  • lorsque l’on cherche à gérer son effort et/ou à terminer une épreuve ;
  • lorsque le terrain ne permet plus de courir ;
  • lorsque marcher devient plus économique que courir, ce qui survient souvent quand la pente est raide et/ou que la vitesse de course est trop faible ;
  • lorsque l’on souhaite se ravitailler en toute sécurité.

Marcher, ce n’est pas :

  • renoncer
  • perdre du temps
  • être mal préparé

Marcher, c’est :

  • gérer
  • s’économiser
  • se connaître

Marcher, oui, mais bien !

  • améliorer sa technique de marche
  • alterner les phases de marche et de course

 

Au prochain épisode, je vous présenterai les raisons, notamment biomécaniques, qui justifient l’intérêt de marcher en trail. D’ici là… courez bien !  😉

© Photo : Lionel Montico

Publicité