En hiver, vous êtes plutôt du genre marmotte. Pas question de mettre le nez dehors pour courir ! Vous vous privez pourtant d’un plaisir insoupçonné : courir dans la neige, c’est aller à la rencontre de sensations étonnantes. Et en plus c’est ultra tendance !
Crrr, crrr, crrr… La neige crisse sous les pieds. Le souffle résonne dans le silence de la montagne et s’épanouit en panaches de buée. L’air vivifiant entre dans les poumons, rosit les joues et le bout du nez. Au chemin damé succède une sente en forêt, étroite et sinueuse, où les pieds s’enfoncent dans la neige fraîche. Les cuisses brûlent un peu et la respiration s’accélère. Bientôt, la sueur perle sous le bandeau et les gants où les mains s’étaient réfugiées au chaud. Sentinelles muettes, les sapins chargés de neige veillent sur ce footing blanc aussi dépaysant que ressourçant. Vient enfin la descente, jouissive et ludique : les pieds volent sur le sentier immaculé et le regard embrasse le paysage d’hiver.
Grâce à sa magie, le trail blanc séduit. Il suscite l’intérêt non seulement des coureurs, toujours avides d’entraînements et de compétitions, mais aussi des stations qui se sont rapidement adaptées à une demande croissante et y ont vu une formidable opportunité de séduire de nouveaux publics et de diversifier leur offre. Courir dans la neige n’est pourtant pas une sinécure : au-delà du plaisir presque enfantin de crapahuter dans la poudreuse, il y a les appuis fuyants, le froid qui brûle les poumons et les joues, la difficulté des montées sur un sol souvent glissant, les portions glacées où l’on court moins que l’on patine… Autant dire que le trail blanc se révèle peut-être ludique et insolite, mais qu’il est surtout exigeant techniquement et physiquement !
Bienfaits
D’accord, d’accord : se lover sur un canapé douillet au coin de la cheminée, c’est terriblement réconfortant lorsqu’il fait un froid à ne pas mettre une marmotte dehors. Mais sortir dans l’air vivifiant de la montagne pour trottiner dans la neige procure un sentiment de liberté et d’évasion immense. On se ressource, on s’oxygène, on renforce aussi son organisme en le confrontant à des conditions climatiques rigoureuses. D’un point de vue physiologique, on sollicite aussi les cuisses en évoluant dans la poudreuse épaisse. On apprend également à courir à l’économie, autrement dit à raccourcir la foulée et augmenter la fréquence pour économiser ses forces. Courir dans la neige, c’est adapter sa technique de course à un terrain atypique, acquérir davantage de puissance musculaire et améliorer sa résistance.
Mises en garde
Quand il fait froid, l’organisme dépense davantage d’énergie pour maintenir sa température constante et, de surcroît, les spécificités du terrain enneigé contraignent le coureur à fournir un effort plus important. Il faut donc être très attentif à l’hydratation et l’alimentation pour apporter suffisamment de carburant à l’organisme (liquide chaud si possible, ravitaillement solide de type pâte de fruits, fruits secs…). Même si l’on se réchauffe en courant, il faut aussi éviter les coups de froid, voire l’hypothermie. On part donc bien couvert et de préférence avec un sac à dos de running pour y placer ravitaillement, bandeau, veste… Enfin, compte tenu des températures dans lesquelles on évolue, l’échauffement doit être soigné : on peut ainsi trotter à faible allure avant d’accélérer progressivement et réaliser quelques exercices tels que des montées de genoux ou des pas chassés. Partir à fond et à froid, c’est courir tout droit vers l’accident musculaire !
Un matériel adapté
Pour résister au froid et à l’humidité, rien de tel qu’une panoplie complète de traileuse des neiges ! Dans la mesure du possible, on privilégiera des chaussures dotées d’une membrane Gore-Tex pour éviter d’avoir les petons mouillés. Il existe même des chaussettes imperméables qui ne sacrifient en rien la chaleur, le confort et la respirabilité. Collant douillet, gants de running et bonnet (ni trop épais, ni trop fins), bandeau, top à manches longues thermique et veste coupe-vent constituent l’équipement de base. On peut ajouter des guêtres qui, une fois fixées sur les chaussures, éviteront à la neige de pénétrer dans le chaussant et isoleront vos pieds et vos chevilles du froid et de l’humidité. Enfin, pour les portions dures (damées par exemple) ou carrément verglacées, les chaînes à neige apportent une accroche assez géniale : enfilées en quelques secondes grâce à un ingénieux système composé de caoutchouc et d’armatures métalliques, elles s’adaptent à tous les modèles de chaussures.
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