Tic tac, tic tac, tic tac… Plus que quelques heures et je serai sur la ligne de départ du 30K du Matterhorn Ultraks. Comme d’habitude, c’est un mélange de sentiments qui m’habite. Et je me demande si je suis la seule à cultiver ces émotions paradoxales ou si nous sommes nombreux à nourrir ce maelström d’impatience, de joie… mais aussi d’anxiété et de doute.

Lorsque je regarde le somptueux Cervin, j’ai hâte de chausser les baskets pour courir sur les sentiers suisses et profiter des paysages à couper le souffle (bon, il faut dire aussi que les montées et l’altitude coupent elles aussi le souffle par ici !!!). Mais lorsque je regarde les points de passage de l’itinéraire, j’ai plutôt envie de déclarer forfait tant tout cela m’effraie… alors que j’ai avalé tout cela assez sereinement l’an dernier ! Etrange sensation que celle de ce mix émotionnel très contradictoire… Peut-être est-ce un cruel manque de confiance en soi ? Ou la peur de l’effort, forcément synonyme de souffrance à un moment donné de la course ? Ou encore la pression que je me mets toute seule parce que je rêverais d’améliorer la performance réalisée en 2014 ?… La réponse est difficile à trouver. Je me dis alors que la présence d’un préparateur mental n’est pas du luxe pour les coureurs « torturés » dans mon genre. Il faudrait sans doute un petit rien pour désamorcer la bombe du stress. Un peu de relaxation ou de yoga, un peu d’imagerie mentale… On a beau connaître ces techniques, on a finalement besoin d’être accompagné pour les mettre en oeuvre et, surtout, pour être rassuré.

Pour l’heure, Zermatt se révèle toujours aussi magique avec ses rues sans voiture, ses chalets fleuris, la silhouette du Cervin en guise de figure de proue et ses accès multiples et rapides à la haute altitude grâce à des remontées mécaniques ultra modernes. Zermatt, c’est le paradis des amoureux de la montagne dans toute sa splendeur. C’est aussi l’endroit rêvé pour courir un trail tant la qualité de l’organisation est au rendez-vous, tout comme la beauté des sentiers et des paysages. Demain, je sais où mes pieds se poseront tant je garde un souvenir précis de l’édition 2014. Je me rappelle aussi les derniers kilomètres partagés avec Michel Lanne (qui avait malheureusement abandonné sur le 46K) et l’arrivée dans le village sous les applaudissements chaleureux du public et l’inimitable voix de Ludo Collet… Décidément, vivement demain !  😉