Souvent présenté comme l’allié de ceux et celles qui souhaitent perdre du poids, le RPM® a d’autres vertus, notamment pour la course à pied qu’elle complète avec bonheur… surtout en hiver ou en période de blessure. 

Pour commencer, explicitons le sigle qui n’a rien de très clair quand on est totalement néophyte et pas franchement adepte du sport indoor. RPM® signifie « rotation par minute » (ou « revolution per minute » en anglais). Ah, petite précision : on n’oublie pas le ® car la marque a été déposée par Les Mills, une entreprise de fitness fondée par Leslie Roy Mills, athlète néozélandais reconverti en gérant de salle de gym et créateur d’une série de cours collectifs désormais répandus dans le monde entier (Body Pump, Body Balance, Body Step…).

Concrètement, c’est quoi ?

Le RPM® se pratique sur un vélo d’intérieur, pendant une séance de 45 minutes. Le protocole compte 7 phases successives pendant lesquelles on joue sur la position (assise ou en danseuse), la résistance, les accélérations, la force et la récupération. Le tout dans le noir, sur une musique endiablée digne d’une boîte de nuit et sous les encouragements survoltés d’un coach. Jambes sensibles et cœur mal accroché, préparez-vous au pire…

Quelles sont les qualités développées ?

Inspiré du cyclisme, le RPM® permet de travailler différentes qualités au cours d’une même séance : après l’échauffement, on pédale en vitesse de croisière, puis on simule un terrain vallonné, puis un terrain mixte, puis un contre-la-montre, puis une session en montagne et enfin une récupération. L’intérêt de cette activité très tendance ne se limite pas aux seules vertus brûle-graisse et affinage de la silhouette (le RPM® permet, en moyenne, de dépenser 700 calories à l’heure). Des qualités intéressantes pour la course à pied sont également développées :

  • la puissance musculaire des membres inférieurs,
  • l’endurance de force (particulièrement pertinente pour les adeptes de trail),
  • la capacité cardio-respiratoire.

Activité aérobie dont le principe repose sur des séances de fractionné intenses, le RPM® permet en outre :

  • de s’entraîner au chaud et au sec en hiver, période pour le moins critique pour celles qui ont horreur du froid et de la pluie,
  • de réduire les impacts au sol très traumatisants, donc d’épargner les articulations,
  • de continuer à s’entraîner en période de blessure ou de grossesse, le vélo étant un sport semi-porté.

Oui, mais…

Si l’on en restait là de l’analyse, on foncerait tous dans la première salle de fitness pour se mettre illico presto au RPM® ! Cependant les bénéfices de l’activité sont surtout valables pour les sportifs confirmés. Pour les autres, l’intérêt sera surtout centré sur la perte de poids (effet de l’activité cardio) et le modelage de la silhouette.

Par ailleurs, il y a quelques limites à cette discipline résolument atypique – pédaler dans le noir au son d’une musique dance diffusée à pleine puissance sous la houlette d’un coach parfois proche du sergent ou du genre Philippe Lucas, ce n’est pas très banal, surtout quand on se contente habituellement d’aller courir dans la forêt ou les allées d’un parc paisible…

  • Aussi intense et aérobie que soit le RPM®, il ne saurait remplacer toutes les séances de course à pied. Si l’on peut sans problème introduire une session hebdomadaire de RPM® en lieu et place d’une sortie à pied, on veillera néanmoins à garder des entraînements spécifiques de running, ne serait-ce que pour entretenir la VMA ou maintenir l’adaptation de l’organisme aux sollicitations particulières de l’activité (impacts au sol, gestuelle…).
  • Si le RPM® se révèle ludique et motivant (effet de groupe et côté galvanisant du coaching et de l’ambiance), il se déroule dans une salle… ce qui ne remplacera jamais une belle sortie en plein air qui permet de s’oxygéner, de renouer avec la nature ou même de pratiquer la méditation en courant.

Pour conclure, le RPM® se marie plutôt bien au running, à condition de rester à sa place d’activité complémentaire ou de « pis-aller » en période de blessure, d’incapacité physique à courir… ou d’hiver hyper rigoureux !

EN PRATIQUE

Combien ça coûte ?

Le RPM® se pratique dans une salle de fitness avec un coach dédié. Un cours peut être intégré à un abonnement ou bien facturé séparément. Les salles Dynamo Cycling proposent uniquement du RPM® qui est vendu au prix de 250 € environ les 10 séances.

SUR LE WEB

Pour découvrir le RPM® en riant, lisez sans hésiter le billet plein d’humour et d’auto-dérision de Marion Delage, traileuse émérite qui a expérimenté l’activité en pure néophyte. Rendez-vous sur son blog : https://commentelleselaraconte.wordpress.com / article : « Mais pourquoi tu pédales si vite ? »