Rentrer à la maison après une absence prolongée.
Retrouver tous les repères familiers.
Reprendre ses habitudes. Ou les modifier un peu.
Au retour d’un voyage, on se sent toujours un peu décalé. Comme si une rupture avait eu lieu dans le fil de l’existence. Non, pas une rupture, plutôt une déviation ou un virage.
Le temps d’un voyage, qu’il conduise à trois heures de chez soi ou à l’autre bout du monde, on oublie (presque) tout : les soucis quotidiens, le train-train, le travail, l’heure… et même son mobile et son ordinateur !
Bon, évidemment, pour vraiment couper, il faut choisir une destination où les réseaux de télécommunication en sont encore à l’âge préhistorique. Ou alors il faut partir sans portable (ni téléphone, ni PC) dans la valise. Mais tout le monde n’a pas cette volonté !

Il n’empêche qu’au retour de deux semaines de déconnexion totale à Cuba, je me dis qu’un tel voyage est idéal pour respecter non seulement une coupure professionnelle ressourçante, mais aussi une coupure sportive régénérante. OK, je passe aux aveux : avant cette expérience cubaine, je n’avais jamais réellement observé de trêve dans mon entraînement. Oh, bien sûr, je disais « couper », mais je continuais à faire une activité sportive chaque jour : ski, randonnée, vélo, piscine… Pourquoi ? D’abord, par besoin de bouger. Ensuite, par peur de régresser. Pourtant la mise au repos physique et psychologique s’avère indispensable à la fois pour ne pas se blesser, pour entretenir la motivation, pour assimiler plusieurs mois d’entraînement et pour s’ouvrir à d’autres plaisirs (famille, amis, loisirs…). Contrainte par la nature de la destination, Cuba étant une île encore très peu connectée à internet et où courir n’est pas franchement un phénomène de société, j’ai pu sans aucun problème laisser les baskets de côté et ignorer qu’untel avait fait une super sortie en montagne dimanche et untel avait gagné un trail blanc. Pour aller au bout de mes aveux, je dirais même que j’ai apprécié cette période sans running. Profiter du voyage sans me demander où et quand j’allais pouvoir m’entraîner, saisir simplement au vol l’opportunité de faire un petit footing quand cela était possible, ne pas culpabiliser les jours de flemme…
Pourtant je n’ai pas lézardé au soleil pendant deux semaines, loin de là. J’ai beaucoup marché. Mais couper l’entraînement s’est révélé d’autant plus facile physiquement et mentalement que j’étais déconnectée de tout. De retour à la maison, je pense avec un certain recul que les bénéfices d’un tel break sont énormes lorsque l’absence d’entraînement est vécue de manière positive. S’arrêter de courir quand on a l’habitude de chausser les baskets tous les jours, c’est forcément un peu déstabilisant. Voire difficile. Mais s’arrêter de courir pour vivre quelque chose de façon totale, c’est profiter de la coupure pour se régénérer, pour laisser au corps et à l’esprit le temps de se reposer. Parce que pratiquer un sport de manière intensive, sans même parler de haut niveau, puise dans nos ressources et, au-delà du plaisir, l’air de rien, nous impose des contraintes.
Tout le monde n’a pas la chance et la possibilité de partir à l’autre bout de la planète. Mais tout le monde peut décider de se déconnecter un jour. Ou deux. Ou plus. Essayez. Essayez vraiment. Partagez des moments avec vos proches, sortez, ouvrez grands vos yeux, découvrez de nouvelles choses ! Oubliez vos baskets, laissez le téléphone à la maison et remisez l’ordinateur au fond du placard. Vous verrez : vous rentrerez de votre journée au moins aussi heureux qu’après une bonne séance !
Alors bonnes fêtes… et bonne coupure !
28/12/2015 at 15:31
sans partir au bout du monde, pour moi la coupure c’est en camping avec juste un emplacement et un feu (pas de toilettes, pas de douches et donc pas d’électricité) avec la durée de vie de nos mobiles actuels, il suffit de rester jours et quoi qu’il arrive on n’a plus de batterie :p
29/12/2015 at 09:28
Bonne idée ! En effet, on peut être complètement déconnecté et dépaysé près de chez soi. A faire sans modération et régulièrement pour retourner à l’essentiel ! 🙂