Il y avait quatre ans que cela ne m’était pas arrivé. Quatre ans…
Quatre ans sans vrais congés. Quatre ans sans réelle coupure.
Pourtant combien de fois ai-je entendu : « alors, c’était bien ces vacances ? » Et combien de fois ai-je expliqué que je ne partais pas à l’autre bout de la France, de l’autre côté de la Méditerranée ou dans l’hémisphère Sud pour le simple plaisir de voyager ?
Cette fois-ci, j’ai cependant décidé de réellement partir en vacances. Une petite semaine pour déconnecter, oublier les deadlines, les calibrages, les newsletters, les interviews, les chapôs, les intertitres… Bon, d’accord, j’avoue : il a quand même fallu travailler deux fois au cours de ces huit jours de déconnexion salvatrice. Un drogué ne peut pas se sevrer aussi facilement, n’est-ce pas ? Je ne suis pourtant pas intoxiquée par mon travail. Plutôt passionnée. Cela explique sans doute que les gens estiment que mes pérégrinations relèvent davantage du loisir. J’appartiens à la communauté privilégiée de ceux qui éprouvent souvent (voire chaque jour) l’incroyable sentiment d’exercer le plus beau métier du monde.
C’est donc à Lanzarote que j’ai décidé de poser ma valise de vacancière. C’est aussi sur cette île surprenante, à la fois noire de lave, rouge de fer, blanche de sable et multicolore de fleurs, que j’ai fêté mes 35 ans. Un petit cap psychologique à franchir. Une charnière propice à jeter un regard derrière soi pour contempler tout ce qui a contribué à construire l’être que l’on est devenu. Non, mon chemin n’a été ni tranquille, ni linéaire. Mais il a toujours été baigné par la lumière d’une volonté : avancer coûte que coûte. En marchant, en courant. En écrivant aussi.
A la grâce de cette parenthèse insulaire, dans cette île des Canaries où l’on se sent si vulnérable et si petit face à la puissance et à la beauté de la Terre, j’ai ressenti une profonde reconnaissance envers tous ceux qui m’ont permis et me permettent de vivre aujourd’hui sous l’égide des valeurs et des passions qui m’ont toujours guidée.
Merci aussi à vous, lecteurs de tous horizons, qui m’accordez du temps et de l’intérêt. Sans vous, mes textes n’auraient aucune raison d’être !
Ah, j’allais oublier : pour fêter dignement mon anniversaire, j’ai couru sur un volcan baptisé Caldera Blanca (le « cratère blanc »). Et, fidèle à mes habitudes, j’ai aussi taquiné la lave en m’offrant une jolie chute dans les cailloux dont mon genou se souvient encore… Moralité : c’est bien de rêver, mais il faut toujours regarder où l’on met les pieds !
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