Il y a eu l’aube et le ciel teinté de couleurs douces. Le petit déjeuner un peu difficile à avaler à 5h du matin. Le voyage en minibus pour rejoindre le site de départ, à une quinzaine de kilomètres de l’hôtel.

Et puis il y a eu le départ de l’épreuve longue de l’Indian Ocean Triathlon. A 7h30, des centaines de pieds firent gicler dans les airs le sable doré puis l’eau tiède et claire de l’océan Indien. Sous un soleil déjà chaud, je suivais du regard la file de bonnets roses s’éloigner de la rive, au coeur du lagon, sous la silhouette imposante du morne Brabant. Bientôt, les premiers émergeaient et rejoignaient le parc à vélos, réalisant leur transition avec une rapidité étonnante.

Lorsque tous les concurrents eurent quitté le site pour s’attaquer aux 55 km du parcours cycliste, je m’attelais aux derniers préparatifs : déposer mon vélo et mes affaires dans le parc (surtout, ne rien oublier, ni les chaussures, ni le bidon, ni le porte-dossard, ni les lunettes… et comment résoudre un terrible dilemme : chaussettes ou pas chaussettes ?), puis enfiler la trifonction et ébaucher un semblant d’échauffement.

Lorsque Frédéric Belaubre eut franchi la ligne d’arrivée, après 2h47 d’effort (oui, une vraie broutille, cet IOT… 1,8 km de natation, 55 km de vélo avec une belle côte, 12 km de course à pied, notamment dans le sable…), le départ du petit IOT était enfin donné. Et là, ce fut mon petit drame personnel !

Il y a eu les premiers mètres où nager tenait plus de la survie que du sport. Il y a eu les quelques mètres suivants où respirer devenait un défi. Et il y a eu les 450 autres mètres où je cherchais désespérément à voir quelque chose à travers la buée de mes lunettes et, surtout, à ne pas m’éloigner des bouées et de la plage ! Nager droit sans les lignes d’eau et sans les carreaux de la piscine, avec des vagues, du courant et des nageurs autour de vous, je vous assure que ce n’était pas une sinécure…

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Bref, je m’extrayais de l’eau en étant persuadée d’être bonne dernière. La transition se passait comme si j’avais fait ça toute ma vie et je filais bientôt pour les 13 km de vélo, parcourus à fond de train, penchée sur le guidon. Et là, surprise ! En débarquant dans le parc pour la deuxième transition, je constatais que je faisais partie du premier tiers de la course !

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Le dilemme étant résolu (pas de chaussettes), je fonçais pour les 4 km de course à pied, bien décidée à miser le tout pour le tout sur ma spécialité. La dernière ligne droite sur la plage idyllique, entre les vacanciers étalés sur les transats sous les palmiers et les baigneurs insouciants, fut un vrai bonheur. Je savourais chaque foulée dans le sable, chaque regard sur le lagon turquoise.

Et cette arrivée ! Une arche faite de trois fois rien (des feuilles de palmiers, des fleurs et une banderole) laissait la magie opérer : en bouclant ce petit IOT, je venais de nager, rouler et courir au paradis ! En bonus, je décrochais même la troisième place et un joli trophée souvenir pour ma première expérience dans la discipline. Bon, d’accord, j’ai détesté la natation, même si l’eau était d’une tiédeur délicieuse et d’une clarté cristalline… Moi, difficile ? Non. Juste un peu handicapée hors de mon bocal, tout simplement !

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