Tout droit issu du ski de fond de haut niveau, le jeune Gatien Airiau portera ce week-end le maillot tricolore pour la première fois de sa jeune carrière de « steepler ». Une sélection qui récompense deux années d’investissement passionné.
Quel est ton parcours sportif ?
« Je viens du ski de fond. Je fus membre du Pôle France de Villard de Lans jusqu’en 2011. De graves problèmes de santé m’ont contraint à arrêter en décembre 2010, mon corps me rappelant sans cesse que skier était devenu pour moi impossible. Cela faisait 3 ans que je courais à gauche et à droite pour trouver des solutions à mon mal (problèmes à une épaule). Dès la mi-janvier 2011, je me suis inscrit dans un club d’athlétisme. J’étais alors âgé de 17 ans. J’ai commencé à courir avec en tête l’idée de retrouver le plaisir que j’avais à faire du sport, cette sensation d’être limité par ses capacités physiques et non par des douleurs. »
Pourquoi avoir choisi le steeple ? Qu’est-ce qui te plaît dans cette discipline particulièrement exigeante ?
« Le steeple est venu pour moi naturellement. J’ai commencé l’athlétisme pendant l’hiver 2011, donc en pleine saison de cross. Mon profil m’orientait naturellement vers les courses de demi-fond. Venus les mois de mai-juin, et donc la saison de piste, j’ai essayé plusieurs distances, dont le steeple. Ce qui m’a directement plu, c’est cette similitude avec le ski de fond : la relance. On la trouve après chaque « bosse » sur les skis de fond, où les parcours sont vallonnés. Sur steeple, on la retrouve après chacun des obstacles. De plus, je la trouve le steeple très esthétique, avec notamment cette rivière qui inspire de nombreux photographes. Finalement, elle est pour moi mythique, étant depuis une éternité la chasse bien gardée des Kenyans. Le fait qu’ils soient imbattables en grand championnat ajoute un peu de magie. »
Comment t’entraînes-tu ?
« Je m’entraîne principalement du côté de l’Ile d’Amour (stade l’ASPTT Grenoble) pour les séances, et à Sassenage (où je vis) pour mes joggings. Mes semaines varient entre 7 entraînements en période de compétitions et 13 en période de stage. 50 % de mon entraînement, je les fais seul, sous la houlette de Taoufik Boukrouma. L’autre moitié se fait avec le groupe demi-fond, dans lequel j’ai la chance de trouver une vraie dynamique, de bons athlètes, des amis et mon petit frère. »
Cette sélection est-elle le fruit d’un travail de longue haleine (plusieurs années de progression et d’entraînement pour atteindre le haut niveau) ou arrive-t-elle inopinément ?
« Je crois que rien n’arrive par hasard. Bien sûr, il faut avoir de la réussite : pour décrocher les minimas et la sélection aux championnats méditerranées, j’ai dû aller coup sur coup à Forbach (Alsace) où j’échoue pour 3 petites secondes, puis en Belgique où je réalise la performance requise. J’ai effectué, en compagnie de Duncan Perrillat, un stage d’un mois à Iten (Kenya) en décembre 2013. L’occasion pour moi de côtoyer, vivre et m’entraîner aux côtés d’athlètes parmi les meilleurs de la planète. Ce fut une superbe aventure qui m’a m’a offert une vision nouvelle de la course à pied.
Mais cette sélection vient avant tout récompenser 2 ans d’investissement non seulement de ma part, mais aussi de mon coach Taoufik Boukrouma. Je réalise que c’est une chance inouïe de l’avoir au quotidien à mes côtés. Aucun des entraîneurs que j’ai eu par le passé ne lui arrive à la cheville ! Notre relation est basée sur une forte communication, et non pas seulement une simple relation entraîneur-entraîné. Il y a un côté vraiment humain qui me plaît beaucoup et qui me permet de m’épanouir totalement dans ce que je fais. »
Quelles sont tes ambitions pour ces championnats méditerranéens ?
« Il est très difficile pour moi de parler de réelles ambitions. Je vis un rêve, je vais porter le maillot de l’équipe de France pour la première fois ! L’idée va être de vivre intensément chaque moment et de jouer ma carte à fond. Je m’attends à une course très relevée. Inutile de dire que si j’ai l’occasion de montrer le maillot, je la saisirai ! »
Quels sont tes objectifs pour la suite de la saison ?
« La suite de la saison ? Je préfère ne pas y penser. Bien sûr, dans un coin de ma tête, il y a les championnats de France espoirs qui se déroulent dans 2 semaines. Mais il y a avant tout et surtout la compétition de ce week-end. »
Fiche d’identité
Age : 21 ans
Sociétaire de l’Entente Athlétique Grenoble (section ASPTT Grenoble)
Etudiant en e-learning en 2e année de licence à l’EGC de Chambéry.
Palmarès : 3e aux championnats de France espoirs 2013 sur 3 000 m steeple.
Record sur 3 000 m steeple : 8’56’’00
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