A l’intérieur, une montagne de cartons.
A l’intérieur des cartons, une montagne de trucs qu’on croit souvent indispensables, mais qui ne sont finalement qu’accessoires.
A l’extérieur, une forêt vierge qui donne une furieuse envie de massacre à la tronçonneuse et à la tondeuse.
A l’extérieur de la forêt vierge, une montagne qui donne une délicieuse envie d’exploration et d’ascension.
Déménager.
Rassembler tout ce que l’on possède, l’empaqueter et s’en aller.
Eprouver un petit déchirement parce qu’on quitte un lieu où l’on a éprouvé toute la palette des émotions, du bonheur à la tristesse, du fou rire aux sombres pleurs.
Et puis s’installer. Poser ses valises ailleurs, là où le cœur nous a portés.
Vivre au milieu d’un bazar incommensurable en se demandant si l’on parviendra à bout de ces piles de cartons remplis et de ces vastes surfaces de murs à nettoyer, enduire, repeindre…
Entre un coup de rouleau et un coup de pompe, trouver l’énergie de chausser les baskets et partir courir. Malgré les jambes lourdes d’avoir piétiné, malgré les bras courbaturés d’avoir frotté et porté, malgré l’envie terrible de se jeter dans le canapé.
Mais là, à quelques foulées du jardin en friche, se dressent des montagnes à explorer avec leurs kilomètres de sentiers, leurs pentes boisées et herbues, leurs cimes minérales et acérées. Il se cache là une promesse de découverte et de plaisir qui, en dépit de la fatigue, donne des ailes. Trottiner (peu importe que l’on avance comme un escargot en plein soleil !), s’étonner à chaque pas, se perdre sur les chemins, suivre son instinct, monter vers le ciel, toujours plus haut…
Le goût d’inédit est éphémère, il s’estompe à chaque sortie. L’inconnu rentre petit à petit dans les habitudes, l’étonnant devient repère, le sommet devient jalon. Mais le bonheur simple de courir en pleine nature, sur les flancs de ces montagnes à la fois majestueuses et hostiles, demeure intact.
Déménager, c’est avoir un nouveau monde à explorer ! 😉
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